Audition des acteurs de l’enseignement devant le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Le 27 novembre, les acteurs de l’enseignement se sont retrouvés devant les parlementaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) pour une prise de parole cruciale sur l’état de l’enseignement en Belgique francophone, à moins de trois semaines du vote sur le budget le 17 décembre.
Représentants des organisations représentatives des parents (FAPEO), des associations de parents d’élèves (UFAPEC), syndicats (CGSP Enseignement, CSC, SETCa-SEL), des fédérations de pouvoirs organisateurs (CECP, CPEONS, FELSO, SeGEC), rejointes par WBE, se sont succédé à la tribune pendant plus de deux heures. Dans un contexte où le dialogue avec les ministres est absent, où les rencontres ne sont que des parodies de concertation, il était particulièrement important de pouvoir s’exprimer de manière publique et transparente devant celles et ceux qui auront la responsabilité de voter le budget de la FWB. L’avenir de l’enseignement et celui de la jeunesse, dépend aussi d’eux.
Si les trois syndicats présents ont partagé le même triste constat - mesures idéologiques et inefficaces, absence d'écoute et de prise en compte des acteurs de l’enseignement via la décrédibilisation de l’action syndicale, confiance dans l’action politique qui s’étiole - la CGSP Enseignement a particulièrement insisté sur le fait qu’en FWB, l’enseignement ne remplit pas suffisamment son rôle, car il n'offre pas les mêmes possibilités d’épanouissement à tous les élèves.
Luc Toussaint en a profité pour souligner qu’en FWB, le déterminisme social est l’un des plus importants des pays développés et que pour y remédier, une politique volontariste est nécessaire : “Il est indispensable de rechercher les moyens de donner à chaque enfant la possibilité d’aller sereinement à l’école et d’y apprendre plein de choses qui lui seront utiles. De les apprendre grâce à des professionnels bien formés et attentionnés. De les apprendre par plaisir. Des moyens qui permettent à chaque élève d’être valorisé à l’école et par l’école. Où ils seront fiers d’être ce qu’ils sont et de ce qu’ils savent déjà faire plutôt que d’être honteux de leurs lacunes ou de leurs « retards » sur les autres. Cette école existe, elle est possible. C’est avant tout une question de volonté politique.”
Le moment des questions-réponses avec les député·e·s a une nouvelle fois démontré le manque d’ouverture et d’honnêteté des partis de la majorité, avec notamment la cheffe du groupe du MR au PFWB, Diana Nikolic, qui a fait mine de ne pas comprendre qu’il ne suffit pas que le service de communication de la ministre Glatigny prenne les représentants syndicaux en photo dans son bureau toutes les six semaines pour qu’elle puisse affirmer qu’elle nous “consulte”. Madame Nikolic a également demandé à tous les acteurs de l’enseignement ce que nous sommes “prêts à accepter”, sous-entendant que ces mesures sont inévitables. Et pourtant, les pistes d’économies qui n’impactent pas la qualité de l’enseignement et l’apprentissage des élèves ne manquent pas ! Nous lui avons rappelé que cela commence par maintenir le tronc commun (Mais bien entendu, il faut être prêt à ôter ses œillères ! Ces réponses s’appliquent également à Mathilde Vandorpe, la cheffe de groupe des Engagés, qui a servi un discours similaire en défendant le fait qu’il y aura des “décisions difficiles”. Pour nous, ces décisions ne sont pas “difficiles”, mais tout simplement mauvaises, car elles mènent l’École droit dans le mur !
Camarades, soyez assuré·e·s d’une chose : nous irons jusqu’au bout pour défendre celles et ceux qui font vivre l’École.
Le combat contre l’austérité et pour l’avenir continue !