Réforme des CPMS : inquiétudes concernant le métier et l’emploi
L’avis n°3 du Pacte pour un enseignement d’excellence prévoit une réforme des missions des Centres PMS. Des notes ont été présentées au Comité de concertation du pacte. La CGSP Enseignement, après décision de son Bureau Exécutif Communautaire, a interpellé la Ministre de l’Enseignement obligatoire pour lui faire part de demandes et de points d’attention concernant cette réforme. Vous trouverez ci-dessous un bref résumé de cette interpellation, réalisée notamment sur base du travail du Groupe de Travail CPMS dont nous remercions les participants
Le travail sur la mise en place des principes de l’avis de n°3 se fait par Chantiers. Or, plusieurs chantiers ont en charge des thèmes qui impacteront le travail des CPMS et leur avancement n’est pas parallèle. Il est donc compliqué d’appréhender la réforme des missions sans clarification, par exemple, sur la lutte contre le décrochage. Une chose semble claire par contre : c’est qu’il n’est pas prévu que des moyens supplémentaires soient injectés. Il faut donc être conscient que la prise en charge des élèves, même si elle s’améliore, ne pourra pas augmenter considérablement.
Les agents attendent aussi d’être associés à la conception et à la mise en œuvre de la réforme dont le phasage ne peut anticiper l’avancement de cette réflexion.
Quel métier ?
Au niveau du contenu de la réforme, les inquiétudes sont vives quant à la prise en compte de la réalité du travail actuel dans les Centres et surtout à la sauvegarde des principes à la base de leur action, notamment la tridisciplinarité au service du jeune dans toutes ses dimensions, l’indépendance, le secret professionnel, la prévention (notamment du décrochage) – qui ne doit pas laisser la place au contrôle systématique et/ou au signalement. Un examen de la plus-value apportée par de nouvelles fonctions doit avoir lieu avant tout élargissement.
Le bien-être de l’élève et pas seulement le bien-être au service des apprentissages doit rester au centre du travail multidisciplinaire qui doit continuer à être la base du fonctionnement dans les équipes réformées.
Contractualisation avec les écoles ?
Alors que les écoles ont déjà un contrat d’objectifs ou sont en train de travailler sur leur plan de pilotage, les pratiques sont très disparates en ce qui concerne l’association du CPMS à la réflexion, n’étant que peu réglementées. Ces pratiques renforcent les craintes concernant la question de la contractualisation entre écoles et CPMS. Les CPMS doivent continuer d’offrir des services au profit des élèves et non subordonnés à l’école, même si cette dernière travaille aussi au service des élèves. Le contrat se passe entre pairs, dans une relation triangulaire au service des élèves, sans endosser la responsabilité des objectifs non atteints de l’autre. Un dialogue constructif entre équipes PMS et éducative portant moins sur les causes ou certains diagnostics que sur les solutions (ex : aménagements raisonnables) et une discussion sans jugement en cas de difficulté avec un élève apparaissent comme plus porteurs. Autrement dit, un partenariat d’action et de suivi d’action plutôt qu’un partage systématique et numérisé de données et informations.
Réforme des structures ?
Au niveau des conséquences de la réforme des structures, outre la question de la compensation de la diminution du nombre de postes de direction, nous avons demandé des projections à propos des conséquences sur les emplois de recrutement. Dans les deux cas de perte, des mesures transitoires devraient être envisagées si l’autorité veut éviter que l’on retienne de la réforme qu’elle est destructrice d’emplois. D’autres projections sont nécessaires concernant la prise en compte dans l’encadrement des élèves de l’enseignement spécialisé (y compris en intégration), bénéficiant d’aménagements raisonnables et sur les actuels emplois ISE et de logopèdes. Les budgets supplémentaires doivent en effet suivre.
La rupture du lien entre les écoles et les équipes actuelles doit aussi être considérée en termes de suivi et d’expertise actuelle et/ou à acquérir, avec réflexion sur les zones et le rôle de la formation continue. Les conséquences sur les lieux de travail sont à envisager : en tout état de cause, que ce soit dans un centre fusionné ou une antenne, chaque travailleur doit pouvoir bénéficier d’un poste de travail salubre et d’un lieu de rencontre garantissant la confidentialité des échanges.
Enfin, une réflexion particulière doit porter sur les CPMS WBE, que ce soit à propos de l’emploi mais aussi des spécificités (accomplissement des missions PSE ou personnel administratif).